Des stratégies pour reconstruire le stock de maquereau bleu
Les débarquements commerciaux de maquereau bleu ont considérablement diminué au cours des dernières années. Ce stock a décliné à la fin des années 1990 puis s’est effondré pour atteindre un creux historique dans les années 2010. Les projections suggèrent qu’en raison du quota actuel, la probabilité que le stock augmente au cours des deux prochaines années est de 50 %. Les analyses indiquent que le recrutement et la condition du maquereau sont influencés négativement par le réchauffement de la température de l’eau et la disponibilité réduite de leur proie préférée, le zooplancton.
Un groupe d’experts, formé de scientifiques, de représentants des Premières Nations, de pêcheurs, de gestionnaires des pêches, de groupes environnementaux et des gouvernements provinciaux, s’affaire depuis décembre 2017 à développer un plan de rétablissement du stock fondé sur les meilleures stratégies de gestion. Les conclusions du groupe de travail devraient être disponibles en mars 2020.
Un poisson imprévisible mais prisé
Les pêcheurs commerciaux et les pêcheurs sportifs vous diront que le moment où le maquereau se présente peut varier d’une année à l’autre. Les données scientifiques confirment ces observations. Les experts comprennent que le maquereau va là où se trouve la nourriture et où la température est au-dessus de 10°C.
La plupart des maquereaux pêchés sont utilisés ou vendus comme appât pour la pêche au homard, la plus lucrative pêche d’exportation au Canada. Les plus grands volumes de capture sont pêchés par des senneurs de Terre-Neuve.
Un grand migrateur apparenté au thon
Le maquereau bleu (Scomber scombrus) est un poisson migrateur apparenté au thon. Le contingent nord (Canadien) du stock de maquereau du nord-ouest Atlantique passe l’hiver au large du New Jersey. Au printemps, les poissons matures entreprennent une migration pour aller se reproduire, en juin, dans le sud du golfe du Saint-Laurent, en vagues successives, tandis que les juvéniles se rapprochent des côtes pour s’alimenter. Après la fraie, les maquereaux se dispersent pour s’alimenter dans tout le Canada atlantique et au Québec puis migrent vers le sud à l’automne. Les dates de fraie n’ont pas changé au fil des ans et se comparent aux observations faites au 18e siècle.
Faits en vrac
- Les données disponibles permettent aux chercheurs canadiens et américains de constater que la mortalité par la pêche est élevée. Les maquereaux sont capturés partout au Canada atlantique et au Québec, mais les méthodes varient selon les régions et les saisons.
- Plusieurs milliers de tonnes de maquereau capturées chaque année ne sont pas comptabilisées : pêche pour appât, pêche récréative, rejets en mer, ventes en mer et pêche américaine en hiver.
- Les stocks sont faibles et il y a moins de jeunes poissons. Les jeunes de l’année peuvent grandir de 3 mm à 20 cm en quelques mois.
- Le maquereau peut vivre jusqu’à 20 ans mais il est de plus en plus rare de retrouver des maquereaux de plus de 5 ans.
- Plusieurs études de marquage ont démontré que des maquereaux capturés à Terre-Neuve peuvent passer l’hiver aussi au sud qu’au New Jersey.
- Aucune étude n’a démontré que les phoques ont un impact significatif sur le maquereau.
Pour télécharger le plus récent avis scientifique sur le maquereau bleu :
publications.gc.ca/collections/collection_2019/mpo-dfo/fs70-5/Fs70-5-2018-062-fra.pdf
Andrew Smith
Sciences
Extraction d’otolithes de maquereau en laboratoire.
L’équipe scientifique était à bord du NGCC Teleost jusqu’au 17 juin pour évaluer l’indice l’abondance des œufs de maquereau dans le sud du golfe du Saint-Laurent. Cet indice d’abondance est le principal indice utilisé dans l’évaluation du stock de maquereau.
